Les aciers à outils made in France n°1 en empreinte carbone
Les méthodes les plus complètes d’évaluation de l’empreinte carbone de tout type de produit prennent en compte le cycle de vie complet et en particulier les émissions générées par la fabrication des outillages de production des biens de consommation.
Une très grande proportion de ces outillages (par exemple : moules d’injection du plastique, outillages de forges, outils de découpage et emboutissage…) est en acier, et actuellement la très grande majorité des aciers d’outillage est produite en voie électrique à partir de matière première issue du recyclage.
Ainsi nous allons examiner l’empreinte carbone résultant de la production d’une tonne d’acier, en fonction du mode de production d’électricité ainsi que du pays de production.
Evaluation de la quantité de gaz carbonique émise par la fabrication d’une tonne d’acier à outils
La consommation d’électricité est évaluée à chaque étape de la production, les données utilisées sont les consommations réelles des sites français d’Industeel. Nous tenons compte également du surplus de production nécessaire pour produire 1 t d’acier (mise au mille) qui est de l’ordre de 40%. Ces rebuts, générés par les quantités d’acier liquide non transformées sont recyclées directement par l’aciérie.
Les étapes de la production d’acier en voie électrique sont :
· Fusion de la ferraille : la consommation moyenne d’un four à Arc électrique moderne est de 490 kWh pour produire 1000 kg d’acier liquide ce qui correspond en tenant compte de la mise au mille à 686 kWh pour produire 1000 kg d’acier livré.
· Affinage et dégazage de l’acier liquide : ces opérations, consomment 81 kWh pour produire 1000 kg d’acier liquide ce qui correspond en tenant compte de la mise au mille à 113 kWh pour produire 1000 kg d’acier livré.
· Laminage forgeage : ces opérations consomment 358 kWh supplémentaire.
Ainsi la consommation totale d’électricité nécessaire pour la production d’une tonne d’acier à outils en voie électrique est de 1157 kWh. A cette valeur il faut ajouter le traitement thermique réalisé dans des fours à gaz. Un traitement de trempe- revenu et détensionnement émet 700kg de CO2 pour 1t d’acier traité. Cette quantité est identique pour toutes les installations récentes, quel que soit le pays.
Effet du transport entre l’aciérie et l’utilisateur d’acier :
En plus de l’impact environnemental de la production de l’acier, on doit considérer l’impact causé par le transport.
En général les aciers produits en Europe sont transportés par camion vers l’utilisateur final (500km pour la France, 800km pour l’Italie, 1000km pour l’Allemagne), et les aciers produits en Chine sont transportés par bateau (22000km) jusqu’à un port européen, puis par camion vers le transformateur.
La dernière ligne du tableau 3 tient montre l’effet du transport en fonction du pays d’origine.
Effet du mode de production de l’électricité sur les émissions de CO2 :
L’émission globale de CO2 pour chaque mode de production électrique va varier considérablement d’un pays à l’autre en fonction de l’infrastructure locale de production d’électricité.
Les énergies dites dé carbonées (nucléaire, éolien, solaire, hydraulique…) émettent une faible quantité de CO2 provenant de l’énergie nécessaire pour construire les équipements alors que les énergies carbonées (gaz, fioul, charbon) émettent du CO2 pour produire de l’électricité en plus de l’énergie nécessaire pour la construction des équipements.
Le tableau 1, issue des données produites par l’ADEME [4] à partir de l’analyse du cycle de vie de chaque méthode de production, présente les émissions de CO2 par kWh d’électricité produite selon la source de production. La production électrique à partir de ressources fossiles (gaz, fioul, charbon) est dans tous les cas très nettement plus émettrice de CO2 que celle produite à partir de ressources dé carbonées.
Les données relatives à chaque pays considéré issues de sources internationales sont présentées tableau 2. La France produit très majoritairement son électricité à partir du nucléaire avec une utilisation minime des énergies fossiles et à l’opposé, la production Chinoise est majoritairement issue de sources fossiles. Les productions allemandes et italiennes sont intermédiaires. Les résultats sont présentés tableau 3.